Guérir son enfant intérieur

Notre enfance est notre socle, notre base, ce sont les fondations sur lesquelles nous avons construit notre personnalité et notre vie toute entière.
Un enfant est par définition un être en plein développement, il a besoin d’apprendre tout ce qu’il lui faut pour évoluer et il a besoin du monde extérieur pour l’aider à grandir.
Il est aussi un peu comme une éponge émotionnelle, comme il est dans cette phase d’apprentissage, il est très ouvert à son environnement.
A la base, un enfant est un être pur et innocent, très vulnérable à son monde extérieur.
Il est très réceptif au positif comme au négatif qui l’entoure et toutes ses expériences de vie vont peu à peu conditionner sa façon de penser et ses comportements futurs.
La plupart de nos comportements actuels ont été conditionnés pendant l’enfance.
Le bon comme le mauvais nous a impacté et a conditionné notre manière de penser et d’agir dans le présent.
Si aujourd’hui dans ta vie tu ne te sens pas bien, que tu as des pensées ou des comportements qui te dérangent, que tu éprouves des difficultés à les modifier et à avancer vers tes objectifs, et bien, il sera intéressant pour toi de te reconnecter à ton enfant intérieur, à cette partie de toi qui a vécu et été conditionnée par toutes tes expériences passées.
On a tous une histoire. Et en fonction de notre histoire, notre enfant intérieur est en plus ou moins bon état…
Tu n’es pas responsable du programme que tu as reçu durant ton enfance, en revanche tu es responsable de sa mise à jour.
Certaines personnes ne font jamais un travail sur leur enfant intérieur et conservent toute leur vie des blessures douloureuses, handicapantes, et sans même sans apercevoir, elles les transmettent à leurs enfants ou leur entourage. C‘est bien dommage et ça peut être évité.
Cet enfant intérieur, ton petit moi a besoin de toi, le grand toi, pour l’aider à se réparer. Pour cela, tu peux chercher la source de tes blessures.
Par exemple, très souvent les dépendances affectives viennent du manque d’affection ressenti pendant l’enfance. Alors j’insiste sur le mot ressenti, car tu vas voir que c’est une notion subtile…
Certaines addictions aussi, les problèmes de comportement alimentaire, une basse estime de soi ou bien des problèmes de confiance en soi… Tout cela trouve son origine la plupart du temps dans les blessures de l’enfance.
Tu connais peut-être ce livre de Lise Bourbeau qui parle des 5 blessures de l’âme : la blessure de rejet, d’abandon, d’injustice, de trahison et d’humiliation.
Personnellement j’avais les 5, un carton plein ! Et je ne suis pas la seule dans ce cas. En général, on a entre 2 et 3 blessures que l’on traîne jusqu’à ce que l’on décide de les soigner pour le guérir. Et ainsi se libérer ! Ça fait un bien fou ! Tu verras.
Tout est une question de perception
Ce mot « ressenti » est très important parce que finalement cela ne dépend pas toujours de la réalité des faits, mais plutôt de la manière dont on a perçu ces faits. Je ne parle pas là de faits extrêmement graves, évidemment. Mais de ce qu’on a pu interpréter d’une situation alors que quelqu’un d’autre l’aurait perçue autrement.
Par exemple, il m’est arrivé d’avoir en consultation une jeune femme qui avaient eu tout l’amour du monde de sa mère et qui pourtant exprimaient des manques d’amour et d’attention liées à son enfance et cela se traduisaient par une boulimie et une addiction au sucre.
Chacun fonctionne à sa manière et a sa propre sensibilité.
Ainsi 2 personnes qui vivent le même événement n’éprouveront pas les mêmes ressentis et ne raconteront pas exactement la même histoire.
Construire des fondations solides et saines
Tous les parents font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Il n’y a pas d’école pour apprendre à élever les enfants. Et la plupart du temps, les gens deviennent parents sans avoir guéri leurs propres blessures et rejouent les mêmes schémas qu’ils ont appris dans leur propre famille.
Nos parents ou les adultes qui nous ont entourés durant l’enfance ne se rendaient certainement pas compte à quel point leurs attitude, leurs mots, leurs actions, leur comportement, tout le verbal et tout le non verbal avaient de l’impact sur nous.
Mais si tu veux avancer dans ta vie, tu as besoin de fondations saines et solides.
C’est un peu comme construire une maison. Si les fondations ne sont pas suffisamment solides, comment veux-tu que la maison puisse bien tenir ? Au moindre coup de vent, tout s’écroule.
Peut-être qu’il te faudra aussi réussir à pardonner à certaines personnes, et peut-être même que ce sera réussir à te pardonner à toi-même… Oui, le pardon, c’est tout un programme ! Je pense que je ferai un article spécialement dédié à ça car je vois beaucoup de personnes qui auraient besoin d’aide plus spécifique à ce sujet.
Enfant, tu n’avais pas toutes les armes pour te défendre, la plupart du temps tu ne pouvais pas comprendre vraiment ce qu’il se passait.
Tu as simplement fait ce que tu pouvais avec ce que tu avais au moment où les événements se produisaient.
Maintenant que tu as grandi, tu as beaucoup plus de clés en mains pour comprendre ce qui s’est vraiment passé et appréhender les expériences que tu as vécues sous un autre angle pour te libérer et t’apaiser. C’est grâce à ces clés que tu peux retourner montrer le chemin à ton petit moi.
Et ce qui est certain c’est que te libérer des souffrances du passé conscientes et inconscientes, va t’aider dans ton évolution et que cela aura même aussi l’effet bénéfique de t’éviter de rejouer ces schémas à ton tour.
Quand on se guéri, on offre cette guérison à nos enfants, aux générations suivantes. C’est comme un Cadeau du cœur.
Alors comment guérir son enfant intérieur ?
Voici les 4 étapes de ce chemin libérateur :
Étape 1 : Te relier aux émotions de ton enfant intérieur
La première étape c’est d’accepter de ressentir les émotions et la douleur sans les juger ni les minimiser.
Souvent on va mettre un voile sur nos émotions, parce que ça fait mal, pare que ça fait peur, parce que c’est inconfortable. Mais il n’est possible d’apaiser ton enfant intérieur, pourvoir à ses besoins et le reconnecter à sa joie originelle, qu’en prenant conscience tes ressentis de tes émotions.
C’est un peu comme un marathonien qui refuserait l’effort, s’il n’accepte pas de traverser cette phase inconfortable, il n’arrivera jamais à franchir la ligne d’arrivée.
Comme tu le sais peut-être déjà, nos émotions s’expriment par notre corps (par exemple : une sensation de boule dans la gorge, de poids sur la poitrine, l’estomac noué, les articulation douloureuses).
Cette étape consiste donc à reconnaître toutes ces sensations en toi, ce petit toi qui s’exprime à travers les ressentis de ton corps. Et tu peux y être très attentif, comme lorsqu’un enfant tire sur ta jupe ou sur ton pantalon, sauf que c’est en toi que ça se passe.
Étape 2 : Réagir en adulte aimant et poser des questions pour comprendre
Une fois que tu as accepté tes émotions, que tu t’es permis de les exprimer, il est temps d’y répondre dans une intention d’apprendre et de grandir. Cela suppose un réel désir d’entendre la voix de notre enfant intérieur : être intéressé et être empathique.
Pour cela, il faut accepter les émotions que l’on ressent et les considérer comme normales et légitimes. Admettre que tu as le droit de ressentir ce que tu ressens.
Souvent j’entends dire, « C’est ridicule, ça ne devrait pas me faire autant souffrir, c’est pas grand-chose, d’autres personnes ont vécu pire que moi, je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à passer au-dessus. ».
Il faut savoir que tant que tu es dans le mental, tant que l’adulte que tu es juge, minimise, critique ses propres sentiments, a peut-être honte ou peur, tu vas te retrancher ou te défendre et cela va t’empêcher de t’ouvrir pour accueillir de nouvelles informations sur toi.
Du coup, ton enfant intérieur se tait et se renferme sur sa souffrance. Il n’y a pas d’espace d’amour et de réparation possible. C’est pourquoi, tu dois laisser tout l’espace nécessaire à ton enfant intérieur pour qu’il puisse s’exprimer en toute confiance. Cela demande parfois du courage, mais c’est salvateur.
Cette étape nécessite de nous comporter avec notre enfant intérieur comme on le ferait avec n’importe quel enfant qui souffre et réagir en adulte attentif et aimant.
Tu peux lui demander :
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Que ressens-tu ? Quelles en sont les causes ?
- De quoi as-tu besoin ?
C’est en prenant contact avec la souffrance au plus profond de toi, c’est en lui laissant le droit de s’exprimer que tu pourras ensuite réussir à t’en libérer.
Étape 3 : Dialoguer avec ton enfant intérieur en étant très attentif à ce qu’il va te partager
Tu peux entamer ce dialogue aussi bien dans la vie de tous les jours, en lui demandant par exemple :
- Quelle est ta couleur préférée ?
- Quel genre d’activité aimes-tu faire ?
Cela peut être aussi en cas de conflit ou de période douloureuse, tu peux lui dire « Je sais que tu es en colère, que tu es triste et j’aimerais savoir pourquoi. » ; « Que s’est-il passé pour que tu aies honte, que tu te sentes coupable ? » ; « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? » ; « Comment est-ce que je peux t’aider ? ».
Ce dialogue peut aussi te servir pour retrouver des souvenirs ou des croyances enfouies qui conditionnent ta vie encore actuellement :
- Est-ce que quelque chose en ce moment te rappelle un ancien souvenir ?
- Est-ce que cette personne te rappelle papa/ maman ? Quelqu’un d’autre ?
- As-tu besoin d’être tenu dans les bras pendant que tu revis cette souffrance ?
Je t’invite à écouter ton petit toi avec tes oreilles d’adulte non jugeant et agir en tant qu’adulte bienveillant et aimant.
Tu dois aussi te questionner toi-même et te demander si tu contribue par tes pensées, par tes comportements, à perpétuer ces croyances ces peurs ces sentiments désagréables ?
Et si oui, comment vas-tu pouvoir y mettre un terme ?
Étape 4 : Agir et intervenir activement pour répondre aux besoins de l’enfant intérieur et de l’adulte
Cette étape consiste à poser des gestes aimants qui réconcilieront les pensées de l’adulte avec les besoins de l’enfant intérieur. Ces actes sont courageux car ils nécessitent souvent de remettre en cause ce qu’on a cru toute notre vie.
Personne d’autre que toi ne peut faire cela parce que la solution est en toi.
Quel que soit ton passé, quelle que soit ton histoire, tu as le as le droit aujourd’hui et peut-être même le devoir, d’accueillir cette partie de toi avec tout l’amour de ton cœur.
En lui témoignant régulièrement des gestes aimants qui vont lui faire ressentir toute sa valeur. Aujourd’hui c’est toi qui joues le rôle du parent bienveillant avec elle et en ce sens, tu peux lui donner tout ce dont il a manqué par le passé.
Je te souhaite de belles retrouvailles, tendres et joyeuses avec ce petit toi !
Lumineusement,
Marianne & Morgane * Infinie





